Essai d’apologie de la science
La science, source objective de connaissances
La science, source objective de connaissances
Résumé
Il est
primordial de se référer à des connaissances scientifiques pour affiner ses
opinions personnelles et de reconnaître la valeur des expertises étayées sur
des observations et des expérimentations.
Une
meilleure connaissance des apports de la science et de ses limites permet de mieux appréhender
le monde, de mieux distinguer ce qui peut être prévisible de ce qui ne l’est
pas. Les découvertes scientifiques constituent une base de réflexion pour mieux
cerner d’où vient l’humanité, ce qui n’empêche d’ailleurs absolument pas de
considérer l’origine du monde et toute sa capacité de développement comme un
grand Mystère devant lequel nous devrons toujours nous incliner. Les limites de
notre connaissance reculent alors qu’en même temps resurgissent de nouveaux
mystères.
Les
sciences, dont la neurologie et les sciences humaines, nous aident à mieux
comprendre ce que nous sommes, composés de Matière ayant atteint un degré de complexité
tel que notre système neurologique nous a permis de réfléchir et même de
réfléchir au fait que nous pensions.
La
science n’apporte pas et n’apportera jamais une vérité ultime sur nous-mêmes,
sur le monde, sur la nature profonde de la Matière-Energie. Ces limites
laissent place à des croyances, notamment celles basées sur la foi en Etre
transcendant et sur l’espérance d’un devenir au delà de la mort dépassant notre
entendement. Par contre les connaissances issues des sciences constituent
indéniablement un socle de vérités universelles destinées à être
reconnues en tant que telles par tout homme « raisonnable ».
Développement
Tant lors
de ma vie professionnelle que privée, j' ai
constaté que de nombreuses personnes ressentent une grande méfiance envers les
données scientifiques. La valeur de la science en
tant que connaissance, ou savoir, n’est pas suffisamment reconnue chez des
personnes peu instruites ou même parmi celles de formation supérieure. Pourtant
la science ne correspond-t-elle pas à un désir de « vérité » ? Ne
constitue-t-elle pas le meilleur socle de réflexion pour se faire sa propre
perception (ou vision) du monde ?
Mon
objectif est de montrer que l’insuffisance de la prise en considération des
données scientifiques conduit à des erreurs d’appréciation (ou de jugement) dans
la vie courante comme dans les domaines philosophiques et religieux.
Les connaissances scientifiques décrivent
le Réel
L' efficacité
technique des sciences ne fait aucun doute
A priori
tout le monde s’accorde à reconnaître que les sciences apportent de solides connaissances pour la réalisation d’applications techniques
de plus en plus complexes. Souvent celles-ci vont au delà de ce que l' esprit
humain pouvait imaginer quelques décennies auparavant : au début du XIXème siècle personne ne pensait sérieusement que nous
pourrions marcher sur la lune, a fortiori bientôt sur mars ; au début du XXème,
qui imaginait qu’autant d’informations seraient disponibles en quelques
secondes dans des centaines de millions de foyers sur l’ensemble de la planète ?
Par
contre il est vrai qu’en pratique l’utilisation de ces connaissances est loin
d’être toujours bénéfique. Elle peut être destructive pour l’homme lui-même et
son environnement. Cependant cela est un autre sujet, c’est surtout les
capacités de nuisance qui se sont accrues.
Cette
efficacité remarquable, associée à la peur de l’inconnu, explique probablement
les craintes vis-à-vis de la science. Pourtant cette attitude ne doit pas
freiner l’acquisition des connaissances. Elle doit seulement freiner ou
interdire certaines applications.
L’efficience
des savoirs scientifiques doivent logiquement nous servir de base autant que
possible sur de nombreux sujets, même de la vie courante. Bien sûr la science
ne résoudra jamais tout. Elle ne répondra jamais à toutes nos questions, ni ne nous
dictera nos comportements. Par exemple,
ce n’est pas à des scientifiques de nous dire ce que nous devons manger, par
contre pour nos choix de nourriture, il vaut mieux tenir compte des informations
diététiques disponibles. De même pour l’hygiène, les travaux de Pasteur ont
changé les habitudes de toilette.
Une découverte scientifique est une
connaissance acquise, seule l' interprétation
peut évoluer
Souvent,
nous entendons dire que les anciennes connaissances scientifiques sont remises en cause par de nouvelles
découvertes. C’est faux. Si elle a pu être vérifiée par ses confrères, une
observation ou une expérimentation réalisée par un chercheur reste définitivement
vraie en tant que telle. Par contre les conclusions ou les interprétations qu' il en tire peuvent s' avérer
erronées, notamment si elles ont conduit à une généralisation en dehors de son
champ initial.
Les
mesures des astronomes d' autrefois
sont souvent bonnes avec une précision étonnante : la distance terre-soleil a
été mesurée avec précision dès le IIème siècle (Traité de Claude Ptolémée). Par
contre les mouvements réels des planètes ont été connus beaucoup plus tard avec
Kepler, Copernic, Newton, ..., puis encore affinés au XXème (Einstein,…).
Depuis, on a démontré que la prévision exacte des trajectoires sur une longue
période était impossible. Il n' empêche que les découvertes précédentes ont été des
acquis incontestables. Seules les précisions des mesures et les interprétations
qui en découlent ont changé.
Au fil
des découvertes, les interprétations des expérimentations (ou des observations)
ainsi que les grandes théories explicatives évoluent ou se précisent. De même,
bien sûr, change la vision (ou la conception) du monde qui découle des connaissances
d’une époque.
Exemple : la terre a longtemps
été considérée plate, puis des mesures ont mis en évidence sa rotondité. Elle
apparaissait comme le centre du monde, puis il y a eu la vue héliocentrique
avec Copernic, …. Et maintenant la vision du monde couvre un univers né
depuis 13,8 milliards d’années composé de plus de 100 milliards de galaxies.
Dans quelques dizaines d’années ou centaines d’années, la vision actuelle du
monde et de la matière sera probablement encore bouleversée par l’apport de
nouvelles données.
Les publications statistiques occultent
la rigueur de la science statistique
La
statistique, basée sur des raisonnements mathématiques de probabilité, est une
science parfaitement rigoureuse. Par contre son utilisation pratique et surtout
les interprétations des résultats le sont souvent nettement moins. Cela amène
parfois, comme on dit communément, à prouver une chose et son contraire!
Les
résultats statistiques publiés à tort et à travers par les médias (probablement
aussi sous l' influence de
scientifiques peu scrupuleux) mettent souvent les sciences en porte-à-faux à
cause des confusions engendrées. Parfois, même si les résultats attestent une
bonne corrélation entre deux phénomènes, il n' existe
pas de lien de causalité directe entre eux, a fortiori quand la corrélation est
faible. C' est ainsi que la presse
regorge d' informations sur les
effets de tel ou tel aliment parce que des études ont démontré une liaison
statistique avec tel ou tel symptôme. Les notions de doses et de complexité des
processus biologiques sont ignorées. Parfois on confond la cause et l' effet ou on oublie que deux phénomènes corrélés entre
eux peuvent avoir une même cause.
Par
exemple, il existe une bonne corrélation entre l' obésité
et le manque d' activité physique. A
partir de ce constat objectif, issu d’observations chiffrées soumises à des
tests statistiques (permettant de dire que le risque de se tromper est quasi
nul), il est possible de faire des déductions fausses : je fais de l' exercice physique donc je ne peux pas devenir obèse
ce qui est aussi faux que de dire je suis obèse par manque d’activité. Les
causes d' obésité sont multiples. Le
manque d' exercice est une cause si d' autres conditions sont réunies (régime alimentaire,
prédisposition). Cette corrélation vient aussi du fait que les personnes obèses
ont plus de difficultés à faire des exercices physiques. Dans ce cas ce que l'on
croyait être la cause (le manque d' exercice)
devient la conséquence de l' obésité.
Autre
exemple, les féculents font grossir. L’affirmation est vraie si la quantité
absorbée est hors norme. Elle est fausse si les féculents sont pris en quantité
normale pendant les repas, ce qui évite la sensation de faim entre les repas et
ainsi la prise en excès d' autres
aliments à base de sucre du type saccharose.
A
travers ces deux exemples, on comprend que les conclusions peuvent différer,
voire même être opposées selon les publications.
Comme les statistiques, les
prévisions scientifiques comportent des marges d’erreur
Les prévisions sont réalisées par
les scientifiques à partir d' hypothèses
et surtout à partir de lois connues (en général en nombre restreint, faute de
pouvoir tenir compte de tous les paramètres). Il est de ce fait légitime de les
accepter avec une certaine prudence car elles comportent des marges d' erreurs (normalement publiées). Ces dernières n’empêchent
pas de les considérer justes lorsque les méthodes et les résultats ont été
validés les scientifiques spécialisés sur le sujet.
C’est le cas du réchauffement climatique. De même, la prévision de
médecins concernant l’évolution d’une maladie chez un patient n’a pas à être
contestée. Par contre il faut mieux savoir que la vitesse d’évolution et les
séquelles sont souvent largement
imprévisibles à cause de tous les impondérables.
Les scientifiques sont dignes de
notre confiance dans leur domaine de compétence
Nous
n’avons pas d’autre choix possible que de faire confiance aux hommes de science
quand ils parlent de leurs sujets de compétence, même lorsqu’ils effectuent des
extrapolations à partir de leurs données. Même si ces dernières ne sont pas
nécessairement vraies, la bonne attitude est de faire confiance à la communauté
scientifique quand leurs propos sont le fruit d’un travail établi à la quasi
unanimité. Par exemple pour les OGM,
aucune instance scientifique n’affirme qu’un changement de gène sur une plante
est en soi néfaste pour la santé, alors qu’en Europe, notamment en France, une
majorité de l’opinion publique le pense.
Il faut
distinguer dans les propos des scientifiques ce qui est issu de leur domaine de
compétence de ce qui leur est plus personnel, donc davantage de l’ordre de la philosophie
ou de l’éthique. Cela justifie la présence de personnes d’horizons divers dans
les comités d’éthiques.
Quand un physicien ou un
astrophysicien de renom parlent de problèmes d’environnement, ils sortent de
leur spécialité et peuvent établir des extrapolations osées et pessimistes en
oubliant par exemple les possibilités d’adaptation du vivant mieux connues des
biologistes.
L’intuition individuelle ou
collective n’est pas la vérité
Croire
que notre intuition personnelle ou celle d’un groupe d’humains quel qu’il soit,
peut nous apporter une connaissance du même ordre que celle des sciences est une
profonde erreur qui semble assez courante. Même si beaucoup de découvertes sont
le fruit d’intuitions (parfois de génie), reconnaissons aussi que des
intuitions, soit individuelles soit collectives, peuvent n’être que de pures
illusions.
Tant
qu’une idée intuitive n’est pas soumise à des tests de validation, elle ne peut
pas être considérée comme vraie, même si elle est partagée par un grand nombre.
Le travail de recherche scientifique n’est en aucun cas un fruit démocratique.
Ce n’est pas parce que la terre était
considérée comme le centre du monde par le plus grand nombre que cela est resté
vrai.
On pourrait dire aussi que ce n’est
pas parce que, dans un pays, une majorité pense que tel aliment issu d’une
biotechnologie est un risque pour la santé humaine que cela est vrai. Il est fort
dommage que des décisions d’autorisation ou d’interdiction de production et de
commercialisation soient prises sous la pression démocratique. Ne pas faire
confiance aux spécialistes scientifiques sur ces sujets est une aberration.
Rappelons que sur le risque des OGM sur la santé, nous avons le recul de plus
de 20 ans sur des centaines de millions de consommateurs dans le monde !
De même
les savoirs ancestraux, issus d’intuitions ou d’observations réalisées au fil
des siècles, ne sont pas des connaissances scientifiques et donc ne sont pas
nécessairement vrais. Pour cela, ils doivent d’être confrontés à une critique
scientifique comme l’est une publication nouvelle qui n’est reconnue valide qu’une
fois vérifiée par d’autres scientifiques.
L’action d’une plante sur telle
maladie a pu être admise par certains peuples alors qu’il peut s’agir d’un simple
effet placebo.
La révélation divine n’apporte pas
d’explication phénoménologique
Une
notion paraît proche de l’intuition, c’est celle de révélation divine, même si
elle est de nature différente pour les croyants. Si Dieu existe, son message ne
passe-t-il pas à travers l’intuition de certains hommes (dont Jésus reconnu à
la fois homme et Dieu par les chrétiens)?
Pour
beaucoup de personnes, la révélation divine est considérée comme une source de
connaissance complémentaire à celle de la science. Certains vont même jusqu’à
contester au nom de leur religion des découvertes scientifiques (c’est le cas des créationnistes). Les
personnes qui tiennent de tels discours ont pour le moins une conception
théologique archaïque.
La foi
religieuse n’est pas un savoir. Elle est avant tout un attachement profond, une
confiance ou un lien d'amour, en une personne transcendante initiatrice de
l’Univers et donc de l’homme. La foi n’est de ce point de vue en aucun cas une
explication phénoménologique du monde. Une foi religieuse ne devrait nullement
être source de méfiance envers la science. Cette dernière ne fait que de
décrire les propriétés de l’Univers, considéré en l’occurrence comme une
Création divine.
Les religions
anciennes ou primitives ont a priori toutes des explications sur l’origine du
monde et de l’homme que la science a mis en défaut. Mais quelle erreur
d’accorder à des traditions religieuses imagées une valeur descriptive du monde
réel ! Le but des auteurs de ces textes n’était sûrement pas de décrire
objectivement la réalité. Ils cherchaient vraisemblablement à donner du sens à la
vie et ils attribuaient des origines aux phénomènes naturels angoissants.
La
représentation des croyances, en général anciennes, ne peut pas être en
contradiction avec des faits scientifiques avérés. Il est toujours possible de croire à la résurrection des morts mais il
est impossible d’avoir une idée de sa nature réelle. Cela devient donc avant
tout une idée symbolique ou abstraite chargée de mystère.
Citons un
grand scientifique, philosophe et profondément croyant, Teilhard de
Chardin : « Croire n’est pas
voir ». Il distingue clairement les savoirs scientifiques, ses interprétations
philosophiques et sa croyance.
Sa
philosophie est basée sur la connaissance de l’évolution. Il a approfondi sa
foi chrétienne et la théologie en tenant compte de sa culture scientifique.
Les connaissances scientifiques font
évoluer notre vision du monde
Grâce aux
connaissances scientifiques, nous relativisons mieux la place de l’homme dans
la grande histoire de l’Univers. Connaître de mieux en mieux les milliards
d’années de notre passé depuis le « big bang » est un atout philosophique
considérable. A nous de mieux utiliser ces connaissances concernant l’Evolution
pour mieux forger notre vision du monde et nos opinions (philosophiques,
religieuses, politiques, ...).
Sous l’angle scientifique, la
réalité du monde est encore plus étonnante
La
contemplation du monde peut se faire aussi à travers le prisme de ses propres
connaissances scientifiques : admirer un beau ciel étoilé, oui, mais
l’admirer en pensant à quelques connaissances en astronomie donne encore une
dimension supplémentaire à son émerveillement. Il en est de même pour tous les
phénomènes, notamment en matière de biologie, y compris sur la puissance de
notre cerveau mis de plus en plus en évidence par les neurosciences.
Peuvent
être aussi source de contemplation les mathématiques, qualifiées comme une
science abstraite. Pourtant, malgré l’énigme de leur fondement logique, elles « collent » au réel, pour nos
opérations arithmétiques de tous les jours et pour décrire avec précision de
nombreux phénomènes tant physiques que biologiques.
Des éléments de réponse à des
questions philosophiques
La
science d’aujourd’hui donne des éléments de réponse à des questions
philosophiques que les humains se sont toujours posées : d’où
venons-nous ? que sommes-nous ? quel est notre devenir ?
En fait
les réponses de la science sont loin d’être complètes. Elles entraînent en
général de nouvelles questions. Nous savons que cela sera sans fin. Aussi
avancées que soient les découvertes
scientifiques, la réalité de l’Univers constituera toujours un Mystère.
Rappelons la citation célèbre d’Einstein : « Ce qui est incompréhensible,
c’est que le monde soit compréhensible.
»
La connaissance de la structure des
atomes et de leurs composants s’est affinée au cours des dernières décennies. Si
les propriétés des particules élémentaires sont de mieux en mieux connues, l’origine
et la nature intrinsèque de la Matière-Energie reste et restera toujours
mystérieuse.
Les
réponses ou plutôt les informations partielles sur notre origine et sur notre
devenir permettent surtout d’écarter toutes les explications mythologiques,
même si elles ont eu le mérite d’apporter du réconfort à nos ancêtres avec
souvent une valeur éducative.
Une base culturelle commune à toute
l’humanité
Au cours
de ces derniers siècles, nous avons eu la chance de bénéficier du fait que la science
nous apporte une vue de plus en plus précise et objective de l’Univers même si
elle n’est que fragmentaire.
Les
connaissances amassées progressivement constituent une base culturelle commune
pour tous les humains et, notamment pour les groupes de réflexion philosophique
ou politique du monde au sens large, y compris dans les domaines économiques,
éthiques, moraux, religieux.
La science
nous donne une image de plus en plus fine de notre histoire commune. Il existe
une continuité historique et spatiale dans l’univers. Toutes les disciplines
scientifiques se recoupent et sont dans le prolongement les unes des autres :
astrophysique, géologie, chimie, biochimie, biologie, neurologie, psychologie, ethnologie,
sociologie, …
Cela ne
veut pas dire que nous allons tendre vers une pensée unique. Les humains sont
divers de par leurs gènes et leur environnement (y compris sous l’aspect
culturel). Facilitée par les communications modernes, la prise de conscience de
cette sorte de grand tronc commun de connaissances est nouvelle dans l’histoire
de l’humanité.
La
science n’est pas la philosophie. Elle ne fait que de constituer une bonne base
pour philosopher. De même la théologie doit tenir compte de tous les
enseignements basés sur la raison.
La méfiance envers la science conduit
au nihilisme
Le
scepticisme ou le relativisme vis-à-vis des découvertes scientifiques semble remettre
en question tout fondement à notre existence. Alors que considérer les faits
scientifiques comme une bonne description de notre Univers nous le fait aimer
et nous pousse à le contempler.
On peut
même dire que les 13,8 milliards d’années d’histoire connue ont, semble t-il,
un sens, au moins dans l’acceptation direction. L’Evolution a engendré un accroissement
de la complexité de la matière dite inerte, puis de la matière vivante (dont le
cerveau). Dans son prolongement apparaît le développement, des réseaux humains de toutes sortes. N’est-ce
pas comme si, à plusieurs, notre cerveau humain devenait encore plus complexe
et donc plus puissant ? C’est ce que certains penseurs ont appelé la
« noosphère », la sphère de l’esprit par analogie avec la biosphère.
Si nous n’avons
pas ces grands phénomènes d’Evolution à l’esprit dans notre perception du monde,
nous risquons fort de ne voir que le côté absurde de la vie, ce qui conduit au
nihilisme dans le sillage de grands philosophes, Nietzche, Heidegger, … . Ce
courant de pensée n’imprègne t-il pas fortement nos sociétés dites développées ?
Rien ne semble très important dans la vie
de certains de nos concitoyens si ce n’est leur confort personnel qui,
d’ailleurs, s’avère lui aussi vite insuffisant et trop précaire pour les
satisfaire. C’est l’individualisme courant !
L’étude de faits peut déboucher sur
des perspectives philosophiques
Les
sciences humaines ou les études historiques sont aussi basées sur des observations
concrètes et sont susceptibles de faire évoluer nos perspectives philosophiques
comme le montre l’exemple ci-dessous qui depuis longtemps retient mon attention.
Le développement de la pensée
humaniste au fil de notre histoire peut être en tant que tel considéré comme une
observation scientifique (ou comme un fait objectif). Jusqu’à preuve du contraire
les sentiments humanistes existent chez tous les peuples à un niveau plus ou
moins développé. Les animaux supérieurs n’ont-ils pas eux-mêmes des formes
embryonnaires de sentiments de solidarité et d’amour parental ?
De l’examen de la période historique, il ressort que l’idée
de considérer tous les hommes égaux est récente. En occident elle est apparue
avec le christianisme et a progressé au cours des derniers siècles. Il a fallu
beaucoup d’années pour abolir l’esclavage et considérer la femme comme l’égal
de l’homme. Les valeurs morales ou humanistes de la Déclaration universelle des
droits de l’homme ne sont pas contestées, même si elles ne sont bien sûr pas
toujours le guide de nos comportements tant individuels que collectifs. Sur la
longue période historique des derniers millénaires, l’évolution s’est faite
souvent avec des rebondissements bénéfiques inattendus après des périodes de
grandes difficultés.
Une vision
historique des faits, ici la montée en puissance de la pensée humaniste, nous
donne une perspective significative sur l’évolution du monde. Cet exemple parmi
d’autres tend, à mon avis, à montrer qu’il est toujours possible d’espérer dans
l’humanité. Des rebondissements « vertueux » se produisent souvent
après les crises les plus graves (guerres, génocides, …) tant sur le plan moral,
comme évoqué ci-dessus, que sur le plan économique ou amélioration des
conditions de vie.
L’étude
de l’évolution de l’humanité depuis son origine nous donne une perspective culturelle
essentielle, pour une part philosophique. Elle nous apporte le recul nécessaire
pour mieux appréhender la situation actuelle et pour contribuer à l’améliorer
dans la mesure de nos moyens.
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