mercredi 3 mars 2021

Foi en la Vie, foi en l'Évolution et l'éclairage Teilhardien

 

Foi en la Vie, foi en l'Évolution

et l'éclairage Teilhardien

 

Résumé

Les non-croyants ont-ils une forme de foi? Oui, une foi basée sur des valeurs, parfois nouvelles, qui nous "poussent" à vivre. Exemples : la bienveillance, le respect de la planète et de la vie, la liberté de penser et d'agir, l'émancipation des femmes, etc. Ces valeurs conduisent à intégrer dans sa perspective de vie l'immortalité sous forme d'espérance, "sillage" laissé après la mort. Ainsi les trois vertus théologales, foi, charité et espérance existent de façon latente et plus ou moins avouées chez les non-croyants. Teilhard reconnaît une "force d'amorisation" et souhaite une "synthèse" entre "la foi en Dieu et la foi en l’Homme", une convergence vers l'Esprit (dont pour lui  le centre est le Christ). La science y contribue par l'apport d'une base commune de représentation du Monde.

 

Plusieurs personnes m'ont demandé d'expliquer pourquoi je prétends que bon nombre de nos contemporains ont la "foi" sans croire en Dieu.

En Europe la perte de la foi chrétienne débute à la Renaissance  avec la redécouverte de la philosophie grecque et du scepticisme, se développe au siècle des Lumières puis tend à devenir la "norme" chez les intellectuels et pour une large part de la population.

Nos sociétés semblent être guidées par des valeurs qui sous-tendent une foi dans le sens de confiance en la Vie. Quelles motivations nous "poussent" en absence de religion? Est-il possible de vivre sans foi? Quelles sont les valeurs les plus prônées? Face à nos angoisses constituent-elles un bon guide de vie? L'éclairage de Teilhard nous sera précieux.

 

Peut on vivre sans foi?

Peut-on vivre sans croire à rien? Est-il possible d'être profondément nihiliste? Même si nous considérons que la condition humaine est absurde, son terme étant la mort. Ne sommes-nous pas obligés de faire abstraction de ce constat? Sinon la seule parade est le suicide. Si cette solution extrême est peu pratiquée[1], il doit bien avoir au fond de chacun de nous quelques raisons de vivre. Une force vitale ou une volonté inconsciente nous guide-t-elle?

Les animaux ont des dispositions innées pour vivre et élever leur progéniture. En gambadant les jeunes expriment leur joie de vivre. N'aurions-nous pas hérité de notre animalité le goût de la Vie? Pensons à l'émerveillement des jeunes parents heureux d'avoir transmis la Vie.

Ce constat paraît loin de la foi. Peut-être pas? Nos ancêtres ont exprimé cette aptitude originelle de nature biologique  par des mots au cours du développement du langage. Elle devient alors consciente et peut s'apparenter à une foi primaire en la puissance de la Vie, donnant à l'Homme une confiance intuitive pour croire que la Vie "vaut le coup".

Comment se réjouir de transmettre, d'avoir des enfants si nous n'avons pas ce minimum de confiance en l'Avenir? Est-ce par pur égoïsme? Probablement non, en général les parents sont prêts à sacrifier une partie de leur bien-être pour leur  progéniture.

Cette confiance, tout en n'excluant pas la méfiance, est le signe d'une foi, d'un minimum d'optimisme qui nous motive pour agir au lieu de nous désespérer devant les épreuves. La contemplation de la Nature (sa beauté, son harmonie, sa diversité, …) est un bon moyen de "cultiver" en soi-même cette vertu, de "retrouver le moral", de voir "qu'il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser"[2].

Au cours des siècles la foi est reliée à des croyances diverses en des Esprits et des Dieux multiples pour aboutir au monothéisme. Actuellement elle est moins liée à une croyance en une divinité. C'est une spiritualité sans Dieu. Teilhard la reconnaît telle quelle. Il parle de "foi au Monde", de "foi en l'Homme".

Ce sentiment moteur de notre vie, plus ou moins puissant, plus ou moins avoué, n'est pas toujours reconnu en tant que foi. Pourtant lors de difficultés déstabilisantes, il aide parfois à trouver de nouvelles orientations, par exemple par un engagement associatif, se préoccuper de ses semblables.

 

Les valeurs éthiques et morales reflètent-elles la foi?

Il suffit d'écouter les média pour entendre quelques valeurs : bienveillance, solidarité, égalité, liberté, fraternité, respect de l'Homme, respect des animaux, respect de la Nature, ...

La première des valeurs, la bienveillance associée à la solidarité (dans son acception la moins politicienne), tend à se substituer à la charité trop souvent caricaturée. Cette dernière serait pratiquée afin de gagner le paradis et, à l'opposé, pour un non croyant par pur altruisme. Quel dévoiement! Cette vertu (ou valeur) est chez les chrétiens associée à l'amour de Dieu (impossible de l'aimer sans aimer son prochain). De même dans l'islam, le deuxième pilier, la pratique de l'aumône, est indissociable du premier, la foi en Dieu.

La foi des religions tant monothéistes qu'orientales (sans Dieu) ne semble pas accompagner une pratique altruiste très différente de celle des autres courants de pensée. Quelques soient les termes, amour, compassion ou simple respect de l'autre, il s'agit de fraternité. Cette attitude généreuse sous-tend une véritable foi. Teilhard parle d'une "force d'amorisation"[3], une force d'amour ancrée dans la Nature, au plus profond des êtres vivants, notamment chez l'Homme.

La référence à la foi est implicite dans les exhortations de personnes influentes. Par exemple le Pape invite tous les hommes de "bonne volonté" au delà de la chrétienté à œuvrer dans le respect des valeurs d'amour, de justice, de paix, ... Les valeurs de solidarité et de fraternité sont évoquées par les politiques, hélas souvent réduites à la dimension nationale (la couverture santé dite en France "universelle" n'est que nationale, quel abus de langage!).

Une valeur plus récente, proche de la bienveillance, est le respect de la Planète afin de la laisser en bon état aux générations futures. Certains souhaitent une réduction de la population mondiale pour préserver la Nature. Les mouvements écologiques traduisent un engagement sincère, une foi profonde, voire une croyance quasi religieuse. Que les bases scientifiques soient plus ou moins réfutables ne change rien au fond.

L'attachement à la biodiversité traduit une foi en la Vie. La modification du statut des animaux est un élargissement du respect de la Vie. Toutes ces valeurs, dont la si importante "urgence climatique" accélère la prise de conscience de l'unité de l'Humanité (de même la pandémie du coronavirus).

Dans le prolongement de l'écologie, un nouveau concept fait surface, la collapsologie, "science de l'effondrement". Les réflexions des collapsologues aboutissent à divers engagements d'ordre spirituels. Soit ils pensent encore possible de changer pour éviter une catastrophe écologique et sociétale, ils ont alors foi en l'Homme et au Monde, soit l'effondrement de notre société leur paraît inévitable. Afin de ne pas tomber dans un pessimisme extrême, certains proposent de porter un "regard apaisé" sur la situation et de partager leurs vues avec d'autres, attitude quasi religieuse.   

Les valeurs écologiques témoignent de la foi en la Vie. Dans son encyclopédie Laudato Si, le Pape François relie l'écologie à la foi chrétienne dans le sillage de Teilhard expressément mentionné.

L'évolution de l'art reflète les changements de notre foi. Avant la Renaissance, l'art n'était pratiqué que dans un cadre religieux. N'y a t-il pas toujours un ressenti quasi religieux dans les manifestations d'art? Un artiste n'a t-il pas en lui une conviction esthétique qu'il désire exprimer? L'émotion recherchée doit être partagée entre lui et le spectateur-admirateur, sinon ce n'est pas véritablement de l'art. Même si l'oeuvre est angoissante, elle se doit d'être harmonie, en résonance avec son contemplateur.

La liberté est une valeur mise en exergue depuis quelques siècles. Hors son aspect jouissance, ne s'agit-il pas d'une foi en la diversité de la vie et sa puissance créatrice? Le "tâtonnement" de l'évolution biologique se prolonge avec la multiplicité des initiatives et des idées pour enrichir ce que Teilhard nomme la Noosphère, la couche pensante de la Terre.

La liberté de la femme, ou l'émancipation féminine, est une valeur encore plus récente (Droit de vote seulement depuis 75 ans en France!). La moitié de l'Humanité a été longtemps cantonnée à son rôle de reproductrice et à des tâches de second plan (ménage, approvisionnement d'eau, de bois, ...). Nous en retrouvons des traces encore aujourd'hui, notamment dans l'islam. Chez les catholiques les femmes n'ont toujours pas accès à la prêtrise. L'attachement à ces pratiques multiséculaires indique un manque de regard sur l'Évolution spirituelle. C'est une question de foi au Monde : les dignitaires religieux ont-ils assez la foi?

Une valeur encore plus récente est le respect de l'orientation sexuelle. Elle est mise à mal dans la plupart des régions du monde alors qu'il s'agit de l'amour de deux personnes!

L'égalité et la justice sociale sont des valeurs de nature politique plus délicates à définir. La déclaration des droits de l'homme est-elle un nouveau "credo"? L'égalité devant la loi correspond bien à la fraternité. Dans son acception plus large, elle donne lieu à des débats difficiles. Le but est-il d'engendrer de l'uniformité dans les conditions de vie de chacun? Est-ce dans le respect des diversités biologique et culturelle de chacun, sources de richesse dans une société? La foi peut amener à des idées contradictoires (les politiciens rédigent des "professions de foi"!). Toute foi n'est pas vertueuse. Fondée sur des convictions (voire des certitudes) non humanistes  ou non scientifiques, elle peut engendrer le fanatisme, un communautarisme de rejet, …

Nos valeurs évoluent au cours des siècles. Les termes pour les exprimer changent : la notion d'éthique tend à remplacer celle de morale. Cette dernière, issue de commandements divins révélés (et de la rationnalité des anciens), serait intemporelle alors que l'éthique (terme réservé auparavant aux règles d'une profession) peut évoluer. Elle est le fruit de raisonnements, de débats basés sur des données scientifiques et sur des idées philosophiques. Les références religieuses sont ignorées, ce qui est pour certains un signe de "décadence"...

 

Ces valeurs sont-elles un bon guide de Vie?

Comment nos sociétés font face à la souffrance et à la mort? La foi en la Vie, avec les valeurs qui lui sont liées, est-elle suffisante pour vivre sereinement? Il semblerait que, devant le côté absurde de la Vie et le risque de catastrophe, nous soyons de plus en plus désarmés. Les promesses de paradis, de vie éternelle, ... semblent manquer de crédibilité. Ces termes sont-ils trop pris au premier degré? Leur côté symbolique et l'origine de ces croyances sont-t-ils assez expliqués? Quoi qu'il en soit, les pistes de réponses pour calmer nos angoisses et ne pas céder au désespoir sont à rechercher autour de l'idée d'espérance.

L'espérance est un sentiment plus fort que le simple espoir d'une vie meilleure. Il consiste à espérer malgré notre propre finitude. Il suppose d'accepter la mort alors que ce "départ" (comme il est courant de dire) est de plus en plus relégué à l'intime. La médecine met tous ses progrès techniques (ou presque!) pour le retarder. Certains transhumanistes pensent l'immortalité possible et investissent dans cet objectif.

La mort paraît pourtant une nécessité de l'Évolution. Sur le plan intellectuel et rationnel, cela semble assez facile à admettre. Nous serions bien en mal de concevoir la présence sur Terre de l'ensemble des générations précédentes, animaux et humains (plus les plantes!). Toutes les formes de vie naissent et meurent, y compris les planètes et les étoiles. Sur le plan de la sensibilité, la mort est plus difficile à accepter, le vieillissement encore davantage avec son lot de souffrances. Comment avoir foi dans la Vie malgré tout?

Paradoxalement notre amour de la Vie nous conduit au-delà de l'horizon de notre propre mort. Il est plus fort que l'amour de notre propre vie. Nous agissons (sauf exeption) pour maintenir la Vie aussi bonne que possible sur Terre, ou nous désirons le faire. Les marxistes croient à une société à venir harmonieuse. Quelques soient ses opinions, chacun laisse, plus ou moins consciemment et aussi modeste soit-il, son sillage sur la Terre autant matériel que spirituel. Croyant ou non, n'agissons-nous pas avec une arrière pensée d'immortalité, c'est-à-dire avec une confiance qui s'appelle espérance?

Toutes les religions affirment la continuation de la vie après la mort. Le christianisme a intégré la notion d'âme survivant après la mort (en plus de la résurrection de la chair!). Ainsi est pérennisée l'espérance d'un monde meilleur dans "l'au-delà". Ces représentations de l'immortalité vont à l'encontre de notre culture imprégnée de données scientifiques. Il est de plus en plus reconnu que l'esprit humain provient de la Matière. Cette réalité, bien vue par Teilhard, ne l'empêche en rien de croire à l'immortalité.

En science le concept de Matière est devenu insaisissable (sorte d'infini à découvrir!) et ne s'oppose plus à l'Esprit issu d'une ultra-complexité d'elle même. La foi "laïque" n'exclut pas l'espérance malgré la mort. Comme la foi "religieuse", elle se développe par des choix volontaires. Tout en admettant un "je-ne-sais-quoi" transcendant, elle diffère de la tradition religieuse essentiellement par la non-croyance en la personne de Dieu comme un père accompagnateur à qui il est possible de s'adresser par la prière.

La spiritualité religieuse intègre de plus en plus l'évolution. Les acquis scientifiques sur ce sujet largement vulgarisés constituent un socle culturel commun, source de notre représentation du Monde actuelle. Ce constat est plus important qu'il n'y paraît. Il rapproche les conceptions religieuses et "laïques" : citons la place de l'Homme dans la Nature, le sentiment d'unité de l'Humanité dans une même destinée, une meilleure acceptation des faces constructives et destructives de la Vie et de l'Univers en général. La manière de prier semble évoluer? La prière dite "de demande" diminue au fur et à mesure que le "comment des événements" est mieux compris. Par exemple celui qui connaît les mécanismes de la pluie ne peut plus demander à Dieu de la déclencher, il ne peut qu'exprimer un souhait. Son état d'esprit peut être alors partagé avec un non croyant.

Les attitudes spirituelles telles que le recueillement, la méditation, la contemplation sont communes à toutes les spiritualités. Un croyant déiste ressent la présence mystérieuse de Dieu, un non-déiste ressent le mystère de la Vie et de l'Univers.

 

L'éclairage teilhardien...

Teilhard aide à mieux saisir la foi des "non-croyants". Sa lecture donne des clés pour actualiser notre représentation de l'Évolution du Monde, notamment par sa "loi de complexité-conscience"[4]. Sa vision, présentée dans son livre Le phénomène humain (et d'autres essais) s'adresse aux non-croyants. Au début de  Comment je crois, il explique sa "foi au Monde", sa "foi en l'Esprit", sa "foi en l'Immortalité". Il évoque "la croissance de l'Esprit sur Terre" (page 127). Cependant très imprégné de la foi chrétienne, il se devait de compléter sa vision en plaçant l'Évolution dans un cadre mystique. Pour lui l'Univers en allant vers plus d'Esprit nous conduit vers "une suprême Personnalité". Jésus-Christ en est le "Centre".

 Ses biographes remarquent qu'il n'a pas provoqué d'adhésion au christianisme (sous toutes réserves!) dans son entourage, en grande partie chercheurs et philosophes non croyants. Ce fut probablement une grande déception pour lui (en plus de ses déboires avec les autorités religieuses). Par contre il a transmis grâce à sa "vision" du Monde et à sa foi rayonante un supplément de foi. Des témoignages de ses collègues de la Croisière Jaune l'attestent.

Des lettres de Teilhard à des amis non croyants sont révélatrices de son désir de rapprocher différentes sources de foi: "… si cette synthèse parvenait à s’opérer entre la foi en Dieu et la foi en l’Homme, on reverrait … ce qui s’est passé quelque fois dans l’histoire (par exemple avec le bouddhisme, le christianisme et le marxisme) : je veux dire, la propagation, comme un feu, d’un nouvel état d’esprit."[5]

Malgré leur tendance à recentrer leur message sur l'essentiel (l'Amour de Dieu Créateur et l'amour du prochain, etc.), les disciples de Jésus du XXIème siècle ont de fortes difficultés à entraîner des foules. En France quelques milliers de conversions par an sont annoncés, ce qui est peu par rapport aux personnes qui quittent l'église. Adhérer à la foi chrétienne est-il un trop grand saut dans l'inconnu?

Peut-être sommes nous, depuis la fin du Moyen âge, dans une grande époque charnière où s'opère un basculement du monothéisme vers un sentiment "religieux" plus diffus, tourné vers le Monde sensible. Dans la vie courante comme dans les options politiques nous voyons peu de différences entre les uns et les autres (excepté peut-être sur les sujets éthiques, mais c'est un autre débat).

Si l'idée de la personne Dieu s'efface dans les esprits de nos contemporains, il faut se réjouir que demeurent, sous des formes diverses et parfois nouvelles, les trois vertus théologales chrétiennes citées précédemment, la foi, l'espérance et la charité. La foi des non-déistes rejoint celles des déistes sur l'essentiel de l'héritage chrétien. Dans une attitude d'humilité[6] face aux mystères de l'Univers, la foi en la Vie, ou l'amour de la Vie, devrait nous unir. C'est la fameuse "convergence" de l'Esprit présentie par Pierre de Teilhard de Chardin[7].

Olivier CLARET

 

PS : Ce texte est en partie issu des critiques constructives du "groupe Teilhard de Troyes" et des idées formulées à la lecture commune de l'essai Comment je crois (tome 10).

 Comme le fait souvent Teilhard j'ai mis des majuscules à Nature, Vie, Monde, Terre, Matière, évolution, Avenir, Homme (dans le sens Humanité), etc. pour signifier leur unicité et mon respect pour ce que ces mots représentent.



[1] Néanmoins plus de 10 000 suicides par an en France

[2] Propos du héros à la fin du roman La peste de Camus.

[3] La "force d'amorisation" est pour Teilhard constitutive de la matière (union de particules, d'atomes, de molécules, de cellules, d'êtres vivants, d'humains, …) : « L’Amour est la plus universelle, la plus formidable, et la plus mystérieuse des énergies cosmiques » (Tome VI, page 40). Jésus-Christ y participe en prônant d'aimer aussi ses ennemis.

[4] Cette loi décrit le fait que la complexité croissante du Monde (équivalent de Matière) engendre le vivant dont émerge l'Homme et la pensée consciente qui converge à créer l'Esprit de la Terre appelée Noosphère (la couche pensante de la terre).

[5] Lettre de Pierre Teilhard de Chardin à Ida Treat, 16 octobre 1947 Accomplir l’homme – Lettres inédites (1926-1952), Grasset, 1968, p. 124-125.

[6] "… je n'éprouve … aucune assurance particulière de l'existence de celui-ci [le Christ au terme de l'Univers]. Croire n'est pas voir." (Teilhard tome X page 151). Cette attitude est loin de la croyance en la Vérité absolue, trop souvent génératrice d'intolérance (inquisition, dictature religieuse, …).

[7] "Tout l'Esprit de la Terre se coalisant pour un surcroît d'unité pensante" (p 108 tome 10). Ce surcroît d' unité pensante aboutit pour Teilhard au "point Oméga" qui devient un "être personnalisé "identifié à Jésus, homme incarné (donc  lui-même Dieu). Il le nomme "Christ Oméga", "Christ évoluteur".