Foi en la
Vie, foi en l'Évolution
et
l'éclairage Teilhardien
Résumé
Les
non-croyants ont-ils une forme de foi? Oui, une foi basée sur des valeurs,
parfois nouvelles, qui nous "poussent" à vivre. Exemples : la
bienveillance, le respect de la planète et de la vie, la liberté de penser et d'agir,
l'émancipation des femmes, etc. Ces valeurs conduisent à intégrer dans sa
perspective de vie l'immortalité sous forme d'espérance, "sillage"
laissé après la mort. Ainsi les trois vertus théologales, foi, charité et
espérance existent de façon latente et plus ou moins avouées chez les
non-croyants. Teilhard reconnaît une "force d'amorisation" et
souhaite une "synthèse" entre "la foi en Dieu et la foi en
l’Homme", une convergence vers l'Esprit (dont pour lui le centre est le Christ). La science y
contribue par l'apport d'une base commune de représentation du Monde.
Plusieurs
personnes m'ont demandé d'expliquer pourquoi je prétends que bon nombre de nos
contemporains ont la "foi" sans croire en Dieu.
En Europe la
perte de la foi chrétienne débute à la Renaissance avec la redécouverte de la philosophie
grecque et du scepticisme, se développe au siècle des Lumières puis tend à devenir
la "norme" chez les intellectuels et pour une large part de la population.
Nos
sociétés semblent être guidées par des valeurs qui sous-tendent une foi dans le
sens de confiance en la Vie. Quelles motivations nous "poussent" en
absence de religion? Est-il possible de vivre sans foi? Quelles sont les
valeurs les plus prônées? Face à nos angoisses constituent-elles un bon guide de vie? L'éclairage
de Teilhard nous sera précieux.
Peut on vivre sans foi?
Peut-on
vivre sans croire à rien? Est-il possible d'être profondément nihiliste? Même
si nous considérons que la condition humaine est absurde, son terme étant la
mort. Ne sommes-nous pas obligés de faire abstraction de ce constat? Sinon la
seule parade est le suicide. Si cette solution extrême est peu pratiquée[1], il doit bien avoir au fond
de chacun de nous quelques raisons de vivre. Une force vitale ou une volonté inconsciente
nous guide-t-elle?
Les animaux
ont des dispositions innées pour vivre et élever leur progéniture. En gambadant
les jeunes expriment leur joie de vivre. N'aurions-nous pas hérité de notre
animalité le goût de la Vie? Pensons à l'émerveillement des jeunes parents heureux
d'avoir transmis la Vie.
Ce constat
paraît loin de la foi. Peut-être pas? Nos ancêtres ont exprimé cette aptitude
originelle de nature biologique par des
mots au cours du développement du langage. Elle devient alors consciente et
peut s'apparenter à une foi primaire en la puissance de la Vie, donnant à
l'Homme une confiance intuitive pour croire que la Vie "vaut le coup".
Comment se
réjouir de transmettre, d'avoir des enfants si nous n'avons pas ce minimum de
confiance en l'Avenir? Est-ce par pur égoïsme? Probablement non, en général les
parents sont prêts à sacrifier une partie de leur bien-être pour leur progéniture.
Cette
confiance, tout en n'excluant pas la méfiance, est le signe d'une foi, d'un
minimum d'optimisme qui nous motive pour agir au lieu de nous désespérer devant
les épreuves. La contemplation de la Nature (sa beauté, son harmonie, sa
diversité, …) est un bon moyen de "cultiver" en soi-même cette vertu,
de "retrouver le moral", de voir "qu'il y a dans les hommes plus
de choses à admirer que de choses à mépriser"[2].
Au cours
des siècles la foi est reliée à des croyances diverses en des Esprits et des Dieux
multiples pour aboutir au monothéisme. Actuellement elle est moins liée à une
croyance en une divinité. C'est une spiritualité sans Dieu. Teilhard la
reconnaît telle quelle. Il parle de "foi au Monde", de "foi en
l'Homme".
Ce
sentiment moteur de notre vie, plus ou moins puissant, plus ou moins avoué,
n'est pas toujours reconnu en tant que foi. Pourtant lors de difficultés
déstabilisantes, il aide parfois à trouver de nouvelles orientations, par
exemple par un engagement associatif, se préoccuper de ses semblables.
Les valeurs éthiques et morales reflètent-elles la
foi?
Il
suffit d'écouter les média pour entendre quelques valeurs : bienveillance,
solidarité, égalité, liberté, fraternité, respect de l'Homme, respect des
animaux, respect de la Nature, ...
La
première des valeurs, la bienveillance associée à la solidarité (dans son
acception la moins politicienne), tend à se substituer à la charité trop souvent
caricaturée. Cette dernière serait pratiquée afin de gagner le paradis et, à
l'opposé, pour un non croyant par pur altruisme. Quel dévoiement! Cette vertu
(ou valeur) est chez les chrétiens associée à l'amour de Dieu (impossible de
l'aimer sans aimer son prochain). De même dans l'islam, le deuxième pilier, la
pratique de l'aumône, est indissociable du premier, la foi en Dieu.
La
foi des religions tant monothéistes qu'orientales (sans Dieu) ne semble pas accompagner
une pratique altruiste très différente de celle des autres courants de pensée. Quelques
soient les termes, amour, compassion ou simple respect de l'autre, il s'agit de
fraternité. Cette attitude généreuse sous-tend une véritable foi. Teilhard
parle d'une "force d'amorisation"[3],
une force d'amour ancrée dans la Nature, au plus profond des êtres vivants, notamment
chez l'Homme.
La référence
à la foi est implicite dans les exhortations de personnes influentes. Par
exemple le Pape invite tous les hommes de "bonne volonté" au delà de
la chrétienté à œuvrer dans le respect des valeurs d'amour, de justice,
de paix, ... Les valeurs de solidarité et de fraternité sont évoquées par les
politiques, hélas souvent réduites à la dimension nationale (la couverture
santé dite en France "universelle" n'est que nationale, quel abus de
langage!).
Une
valeur plus récente, proche de la bienveillance, est le respect de la Planète
afin de la laisser en bon état aux générations futures. Certains souhaitent une
réduction de la population mondiale pour préserver la Nature. Les mouvements
écologiques traduisent un engagement sincère, une foi profonde, voire une
croyance quasi religieuse. Que les bases scientifiques soient plus ou moins
réfutables ne change rien au fond.
L'attachement
à la biodiversité traduit une foi en la Vie. La modification du statut des
animaux est un élargissement du respect de la Vie. Toutes ces valeurs, dont la
si importante "urgence climatique" accélère la prise de conscience de
l'unité de l'Humanité (de même la pandémie du coronavirus).
Dans
le prolongement de l'écologie, un nouveau concept fait surface, la collapsologie,
"science de l'effondrement". Les réflexions des collapsologues aboutissent
à divers engagements d'ordre spirituels. Soit ils pensent encore possible de
changer pour éviter une catastrophe écologique et sociétale, ils ont alors foi
en l'Homme et au Monde, soit l'effondrement de notre société leur paraît
inévitable. Afin de ne pas tomber dans un pessimisme extrême, certains proposent
de porter un "regard apaisé" sur la situation et de partager leurs vues
avec d'autres, attitude quasi religieuse.
Les
valeurs écologiques témoignent de la foi en la Vie. Dans son encyclopédie Laudato Si, le Pape François relie
l'écologie à la foi chrétienne dans le sillage de Teilhard expressément
mentionné.
L'évolution
de l'art reflète les changements de notre foi. Avant la Renaissance, l'art
n'était pratiqué que dans un cadre religieux. N'y a t-il pas toujours un
ressenti quasi religieux dans les manifestations d'art? Un artiste n'a t-il pas
en lui une conviction esthétique qu'il désire exprimer? L'émotion recherchée
doit être partagée entre lui et le spectateur-admirateur, sinon ce n'est pas véritablement
de l'art. Même si l'oeuvre est angoissante, elle se doit d'être harmonie, en résonance
avec son contemplateur.
La
liberté est une valeur mise en exergue depuis quelques siècles. Hors son aspect
jouissance, ne s'agit-il pas d'une foi en la diversité de la vie et sa
puissance créatrice? Le "tâtonnement" de l'évolution biologique se
prolonge avec la multiplicité des initiatives et des idées pour enrichir ce que
Teilhard nomme la Noosphère, la couche pensante de la Terre.
La
liberté de la femme, ou l'émancipation féminine, est une valeur encore plus
récente (Droit de vote seulement depuis 75 ans en France!). La moitié de
l'Humanité a été longtemps cantonnée à son rôle de reproductrice et à des
tâches de second plan (ménage, approvisionnement d'eau, de bois, ...). Nous en
retrouvons des traces encore aujourd'hui, notamment dans l'islam. Chez les
catholiques les femmes n'ont toujours pas accès à la prêtrise. L'attachement à
ces pratiques multiséculaires indique un manque de regard sur l'Évolution
spirituelle. C'est une question de foi au Monde : les dignitaires religieux
ont-ils assez la foi?
Une
valeur encore plus récente est le respect de l'orientation sexuelle. Elle est
mise à mal dans la plupart des régions du monde alors qu'il s'agit de l'amour
de deux personnes!
L'égalité
et la justice sociale sont des valeurs de nature politique plus délicates à
définir. La déclaration des droits de l'homme est-elle un nouveau
"credo"? L'égalité devant la loi correspond bien à la fraternité. Dans
son acception plus large, elle donne lieu à des débats difficiles. Le but
est-il d'engendrer de l'uniformité dans les conditions de vie de chacun? Est-ce
dans le respect des diversités biologique et culturelle de chacun, sources de
richesse dans une société? La foi peut amener à des idées contradictoires (les
politiciens rédigent des "professions de foi"!). Toute foi n'est pas
vertueuse. Fondée sur des convictions (voire des certitudes) non
humanistes ou non scientifiques, elle
peut engendrer le fanatisme, un communautarisme de rejet, …
Nos
valeurs évoluent au cours des siècles. Les termes pour les exprimer changent :
la notion d'éthique tend à remplacer celle de morale. Cette dernière, issue de
commandements divins révélés (et de la rationnalité des anciens), serait intemporelle
alors que l'éthique (terme réservé auparavant aux règles d'une profession) peut
évoluer. Elle est le fruit de raisonnements, de débats basés sur des données
scientifiques et sur des idées philosophiques. Les références religieuses sont ignorées,
ce qui est pour certains un signe de "décadence"...
Ces
valeurs sont-elles un bon guide de Vie?
Comment
nos sociétés font face à la souffrance et à la mort? La foi en la Vie, avec les
valeurs qui lui sont liées, est-elle suffisante pour vivre sereinement? Il
semblerait que, devant le côté absurde de la Vie et le risque de catastrophe, nous
soyons de plus en plus désarmés. Les promesses de paradis, de vie éternelle,
... semblent manquer de crédibilité. Ces termes sont-ils trop pris au premier degré?
Leur côté symbolique et l'origine de ces croyances sont-t-ils assez expliqués? Quoi
qu'il en soit, les pistes de réponses pour calmer nos angoisses et ne pas céder
au désespoir sont à rechercher autour de l'idée d'espérance.
L'espérance
est un sentiment plus fort que le simple espoir d'une vie meilleure. Il consiste
à espérer malgré notre propre finitude. Il suppose d'accepter la mort alors que
ce "départ" (comme il est courant de dire) est de plus en plus relégué
à l'intime. La médecine met tous ses progrès techniques (ou presque!) pour le retarder.
Certains transhumanistes pensent l'immortalité possible et investissent dans
cet objectif.
La
mort paraît pourtant une nécessité de l'Évolution. Sur le plan intellectuel et rationnel,
cela semble assez facile à admettre. Nous serions bien en mal de concevoir la
présence sur Terre de l'ensemble des générations précédentes, animaux et
humains (plus les plantes!). Toutes les formes de vie naissent et meurent, y
compris les planètes et les étoiles. Sur le plan de la sensibilité, la mort est
plus difficile à accepter, le vieillissement encore davantage avec son lot de souffrances.
Comment avoir foi dans la Vie malgré tout?
Paradoxalement
notre amour de la Vie nous conduit au-delà de l'horizon de notre propre mort.
Il est plus fort que l'amour de notre propre vie. Nous agissons (sauf exeption)
pour maintenir la Vie aussi bonne que possible sur Terre, ou nous désirons le
faire. Les marxistes croient à une société à venir harmonieuse. Quelques soient
ses opinions, chacun laisse, plus ou moins consciemment et aussi modeste
soit-il, son sillage sur la Terre autant matériel que spirituel. Croyant ou
non, n'agissons-nous pas avec une arrière pensée d'immortalité, c'est-à-dire
avec une confiance qui s'appelle espérance?
Toutes
les religions affirment la continuation de la vie après la mort. Le
christianisme a intégré la notion d'âme survivant après la mort (en plus de la
résurrection de la chair!). Ainsi est pérennisée l'espérance d'un monde
meilleur dans "l'au-delà". Ces représentations de l'immortalité vont à
l'encontre de notre culture imprégnée de données scientifiques. Il est de plus en
plus reconnu que l'esprit humain provient de la Matière. Cette réalité, bien
vue par Teilhard, ne l'empêche en rien de croire à l'immortalité.
En
science le concept de Matière est devenu insaisissable (sorte d'infini à
découvrir!) et ne s'oppose plus à l'Esprit issu d'une ultra-complexité d'elle
même. La foi "laïque" n'exclut pas l'espérance malgré la mort. Comme
la foi "religieuse", elle se développe par des choix volontaires. Tout
en admettant un "je-ne-sais-quoi" transcendant, elle diffère de la
tradition religieuse essentiellement par la non-croyance en la personne de Dieu
comme un père accompagnateur à qui il est possible de s'adresser par la prière.
La
spiritualité religieuse intègre de plus en plus l'évolution. Les acquis scientifiques sur ce sujet largement
vulgarisés constituent un socle culturel commun, source de notre représentation
du Monde actuelle. Ce constat est plus important qu'il n'y paraît. Il rapproche
les conceptions religieuses et "laïques" : citons la place de l'Homme
dans la Nature, le sentiment d'unité de l'Humanité dans une même destinée, une
meilleure acceptation des faces constructives et destructives de la Vie et de
l'Univers en général. La manière de prier semble évoluer? La prière dite
"de demande" diminue au fur et à mesure que le "comment des événements"
est mieux compris. Par exemple celui qui connaît les mécanismes de la pluie ne
peut plus demander à Dieu de la déclencher, il ne peut qu'exprimer un souhait.
Son état d'esprit peut être alors partagé avec un non croyant.
Les
attitudes spirituelles telles que le recueillement, la méditation, la
contemplation sont communes à toutes les spiritualités. Un croyant déiste
ressent la présence mystérieuse de Dieu, un non-déiste ressent le mystère de la
Vie et de l'Univers.
L'éclairage
teilhardien...
Teilhard
aide à mieux saisir la foi des "non-croyants". Sa lecture donne des
clés pour actualiser notre représentation de l'Évolution du Monde, notamment
par sa "loi de complexité-conscience"[4].
Sa vision, présentée dans son livre Le
phénomène humain (et d'autres essais) s'adresse aux non-croyants. Au début
de Comment
je crois, il explique sa "foi au Monde", sa "foi en
l'Esprit", sa "foi en l'Immortalité". Il évoque "la
croissance de l'Esprit sur Terre" (page 127). Cependant très imprégné de la
foi chrétienne, il se devait de compléter sa vision en plaçant l'Évolution dans
un cadre mystique. Pour lui l'Univers en allant vers plus d'Esprit nous conduit
vers "une suprême Personnalité". Jésus-Christ en est le
"Centre".
Ses biographes remarquent qu'il n'a pas provoqué
d'adhésion au christianisme (sous toutes réserves!) dans son entourage, en
grande partie chercheurs et philosophes non croyants. Ce fut probablement une
grande déception pour lui (en plus de ses déboires avec les autorités religieuses).
Par contre il a transmis grâce à sa "vision" du Monde et à sa foi
rayonante un supplément de foi. Des témoignages de ses collègues de la
Croisière Jaune l'attestent.
Des
lettres de Teilhard à des amis non croyants sont révélatrices de son désir de rapprocher
différentes sources de foi: "… si cette synthèse parvenait à s’opérer entre la foi en Dieu et
la foi en l’Homme, on reverrait … ce qui s’est passé quelque fois dans
l’histoire (par exemple avec le bouddhisme, le christianisme et le
marxisme) : je veux dire, la propagation, comme un feu, d’un nouvel état
d’esprit."[5]
Malgré
leur tendance à recentrer leur message sur l'essentiel (l'Amour de Dieu
Créateur et l'amour du prochain, etc.), les disciples de Jésus du XXIème
siècle ont de fortes difficultés à entraîner des foules. En France quelques
milliers de conversions par an sont annoncés, ce qui est peu par rapport aux
personnes qui quittent l'église.
Adhérer à la foi chrétienne est-il un trop grand saut dans l'inconnu?
Peut-être
sommes nous, depuis la fin du Moyen âge,
dans une grande époque charnière où s'opère un basculement du monothéisme vers
un sentiment "religieux" plus diffus, tourné vers le Monde sensible.
Dans la vie courante comme dans les options politiques nous voyons peu de
différences entre les uns et les autres (excepté peut-être sur les sujets
éthiques, mais c'est un autre débat).
Si l'idée
de la personne Dieu s'efface dans les esprits de nos contemporains, il faut se
réjouir que demeurent, sous des formes diverses et parfois nouvelles, les trois
vertus théologales chrétiennes citées précédemment, la foi, l'espérance et la
charité. La foi des non-déistes rejoint celles des déistes sur l'essentiel de
l'héritage chrétien. Dans une attitude d'humilité[6]
face aux mystères de l'Univers, la foi en la Vie, ou l'amour de la Vie, devrait
nous unir. C'est la fameuse "convergence" de l'Esprit présentie par Pierre
de Teilhard de Chardin[7].
Olivier
CLARET
PS : Ce texte est en partie issu
des critiques constructives du "groupe Teilhard de Troyes" et des idées
formulées à la lecture commune de l'essai Comment
je crois (tome 10).
Comme le fait souvent Teilhard j'ai mis des
majuscules à Nature, Vie, Monde, Terre, Matière, évolution, Avenir, Homme (dans le sens Humanité), etc. pour
signifier leur unicité et mon respect pour ce que ces mots représentent.
[1] Néanmoins plus de 10 000 suicides par an en France
[2] Propos du héros à la fin du roman La peste de Camus.
[3] La "force d'amorisation" est pour Teilhard constitutive
de la matière (union de
particules, d'atomes, de molécules, de cellules, d'êtres vivants, d'humains, …)
: « L’Amour est la plus universelle,
la plus formidable, et la plus mystérieuse des énergies cosmiques » (Tome VI, page 40). Jésus-Christ y
participe en prônant d'aimer aussi ses ennemis.
[4] Cette loi décrit le fait que la complexité croissante du Monde (équivalent
de Matière) engendre le vivant dont émerge l'Homme et la pensée consciente qui
converge à créer l'Esprit de la Terre appelée Noosphère (la couche pensante de
la terre).
[5] Lettre de Pierre Teilhard de Chardin à Ida Treat, 16 octobre 1947 Accomplir l’homme – Lettres inédites (1926-1952), Grasset, 1968, p. 124-125.
[6] "… je n'éprouve … aucune assurance particulière de l'existence de celui-ci [le Christ au terme de l'Univers]. Croire n'est pas voir." (Teilhard tome X page 151). Cette attitude est loin de la croyance en la Vérité absolue, trop souvent génératrice d'intolérance (inquisition, dictature religieuse, …).
[7] "Tout l'Esprit de la Terre se coalisant pour un surcroît d'unité pensante" (p 108 tome 10). Ce surcroît d' unité pensante aboutit pour Teilhard au "point Oméga" qui devient un "être personnalisé "identifié à Jésus, homme incarné (donc lui-même Dieu). Il le nomme "Christ Oméga", "Christ évoluteur".